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Le Fonds Ancien

FONDS ANCIEN

Le fonds ancien de la bibliothèque diocésaine Jean Gerson est constitué d’ouvrages des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Un premier catalogue de 774 titres, soit un peu plus de 1500 volumes, a été établi. Une nouvelle édition, augmentée, est en cours de réalisation.

La Bible, dont nous possédons de belles éditions des XVIe et XVIIe siècles, les Pères de l’Église et les grands maîtres de la pensée chrétienne médiévale, philosophique et théologique, forment la base du fonds ancien.

Ephrem le Syrien

Par Bible, nous entendons non seulement les livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments, mais également les commentaires bibliques, notamment ceux de Dom Calmet, bénédictin, édités au XVIIIe siècle, qui restent encore aujourd’hui une référence pour les biblistes. Sans doute le lecteur d’aujourd’hui préfère-t-il lire les Pères de l’Église dans des éditions modernes, traduites, commentées, annotées, plutôt que dans celles des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles le plus souvent consultables dans la langue originale : grec, syriaque ou latin. Il y a bien des éditions bilingues, mais le bilinguisme profite au latin, comme dans la belle édition romaine datant de la première moitié du XVIIIe siècle des œuvres d’Ephrem le Syrien. Des traductions françaises existent à cette époque comme en témoignent les Homélies de Jean Chrysostome traduites et éditées à Paris en 1665 par Paul Antoine de Marsilly, pseudonyme derrière lequel se cache Louis-Isaac Le Maître de Saci, connu par sa traduction de la Bible.

L’histoire sainte comme l’histoire du christianisme, en particulier l’histoire du catholicisme, sont bien représentées. Nous avons présenté dans un numéro spécial de Flodoard en 2010 les œuvres de Louis Maimbourg, jésuite, à l’occasion du quatrième centenaire de sa naissance. L’Histoire de l’Arianisme, l’Histoire de l’hérésie des iconoclastes, l’Histoire du pontificat de saint Léon le Grand ou l’Histoire du Calvinisme sont autant de titres de cet historien que la bibliothèque peut s’enorgueillir de posséder dans sa collection d’ouvrages du XVIIIe siècle. Par ailleurs, une place importante est occupée par un grand nombre de livres des XVIIe et XVIIIe siècles se rapportant au jansénisme. On y trouve, entre autres ouvrages, les œuvres d’Antoine Arnauld, de Robert Arnauld d’Andilly, de Pierre Nicole et d’Isaac-Louis Le Maître de Saci. Un catalogue thématique annoté en a été établi. L’histoire religieuse est encore présente à travers l’Histoire ecclésiastique de Claude Fleury, à travers celle, moins connue, du dominicain Noël Alexandre, signataire du fameux « cas de conscience » soumis en 1701 à la Sorbonne, et à travers diverses publications comme l’Histoire du peuple de Dieu du R. P. Isaac-Joseph Berruyer, jésuite, la remarquable Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires de Pierre Hélyot et Maximilien Bullot ou l’Histoire des cardinaux illustres qui ont esté employez dans les affaires d’Estat […] et enrichie de leurs portraicts representez au naturel de Gilbert Saunier du Verdier, sans oublier la Metropolis Remensis historia de Guillaume Marlot. La pièce maîtresse de notre bibliothèque dans le domaine de l’histoire religieuse ce sont les Acta Sanctorum dont la collection provient en grande partie de l’édition de Venise datée pour son dernier volume de 1761.

Oeuvres de Sainte Thérèse, traduction d’Arnault d’Andilly, 1670

La doctrine chrétienne, indépendamment des Pères de l’Église, est éminemment représentée par Thomas d’Aquin et les commentateurs de la Somme théologique tel que le dominicain Charles René Billuart, né à Revin, mais notre attention est plus particulièrement attirée par l’édition vénitienne de la fin du XVIIIe siècle des œuvres de Thomas d’Aquin réalisée par deux autres dominicains, Jacques Échard et Bernard Marie de Rubeis. Léon le Grand, Bernard de Clairvaux, Duns Scot, Anselme de Cantorbéry, Jean Gerson, Bonaventure bénéficient de belles éditions, comme l’édition romaine des œuvres de Bonaventure qui date de la fin du XVIe siècle ou celle de 1606, restaurée avec le concours de l’association Flodoard, des œuvres de Jean Gerson. Comment ne pas citer Bernard de Clairvaux dans ses différentes éditions lyonnaises et parisiennes du XVIIe siècle que l’on doit à Jacob Merler Horstius et à Jean Mabillon. Quittons le Moyen Âge, et voici les œuvres de Louis de Blois, abbé de Liessies au XVIe siècle, en deux volumes sortis des presses du monastère de Kempten en Bavière. Thérèse d’Avila, Jean d’Avila, tous deux dans la belle traduction de Robert Arnauld d’Andilly, Jean de la Croix, Marie d’Agréda, François de Sales, Rancé sont en bonne place, ainsi que les grands prédicateurs de l’époque : Jacques Bénigne Bossuet, Louis Bourdaloue, Jean-Baptiste Massillon, Claude de la Colombière. Des noms, qui nous sont moins familiers, se rappellent également à nous à travers leurs sermons : Martin Pallu, François de Paule Bretonneau, Henri Rocquigny de Bulonde, Timoléon Cheminais de Montaigu, tous jésuites, ou leurs œuvres, théologiques, morales ou autres : François Henno, Jean Lallemandet, Jean de Lugo, Étienne Menochius, Louis Débonnaire… La liste est longue. Un nom retient un peu plus notre attention : Henri-Marie Boudon auquel un récent numéro de Flodoard a été consacré.

Parmi les ouvrages philosophiques, on distinguera l’édition de Louis Dutens des œuvres complètes de Leibniz en six volumes imprimées à Genève en 1768. C’est l’une des pièces les plus intéressantes de notre bibliothèque car cette édition de référence est toujours consultée par les chercheurs. Louis Dutens était un philologue français, calviniste et membre de la Royal Society de Londres où il vécut. Grand voyageur, il a légué à la postérité des Mémoires d’un voyageur qui se repose qui ne manquent pas d’intérêt. Au nombre des autres publications philosophiques conservées au sein de la bibliothèque signalons une édition de 1772 de De la recherche de la vérité de Malebranche, une précieuse édition de 1686 du Tractatus de homine de Descartes éditée à Amsterdam par Louis de La Forge ainsi qu’une traduction publiée en 1758 de l’Essai philosophique concernant l’entendement humain de Locke. Nous avons également une édition de Sénèque qui date de 1587. Signalons les Œuvres diverses de Pierre Bayle éditées à La Haye entre 1727 et 1731. Nous n’avons malheureusement pas son Dictionnaire historique et critique, et ce ne sont pas les Remarques critiques sur le dictionnaire de Bayle éditées à Paris en 1752 qui nous consoleront de cette absence, alors que le fonds ancien est riche de dictionnaires comme Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane de Louis Moreri ou le Dictionnaire oeconomique de Noël Chomel, mort en 1712 , dans l’édition de 1767 de M. de la Marre. La pièce la plus remarquable du genre « dictionnaire » est sans doute, en raison notamment de sa rareté, le Thesaurus linguae sanctae novus de Marc Marini, imprimé à Venise en 1593. Il s’agit de l’un des grands dictionnaires hébraïques du XVIe siècle. On ne peut pas manquer de s’intéresser au dictionnaire octolingue d’Ambroise Calepin, ni, si on est latiniste, au fameux Glossarium ad scriptores mediae et infimae latinitatis de Charles du Fresne, seigneur du Cange.

Du côté de la littérature, citons, pêle-mêle, Homère (édition de Jean de Sponde, Bâle, 1606), les Satires de Juvénal traduites par Jérôme Tarteron, jésuite et professeur de rhétorique, Nicolas Boileau, La Bruyère, Molière, Crébillon, Fénelon et ses Dialogues sur l’éloquence, Jean Galbert de Campistron, auteur de tragédies, Jean-Jacques Rousseau, dont nous possédons la collection de ses œuvres éditée à Genève en 1782, et Voltaire. Parmi les curiosités littéraires, retenons la traduction par l’abbé Prévost du roman de Samuel Richardson, Pamela ou la vertu récompensée. Et puis nous redécouvrons des littérateurs oubliés, comme Jean-Antoine du Cerceau, prêtre et poète, mort en 1730.

L’histoire est très présente, de l’Histoire du Bas-Empire, en commençant à Constantin le Grand de Charles Le Beau, historien du XVIIIe siècle, à la Nouvelle histoire de France, depuis le commencement de la Monarchie, jusques à la mort de Louis XIII de Louis Le Gendre éditée en 1718, en passant par les Essais historiques sur Paris de Poullain de Saintfoix, les Memoires du regne de Pierre le Grand de Jean Rousset de Missy édités à La Haye en1725 et l’Histoire civile et politique de la ville de Reims, par M. Anquetil imprimée à Reims en 1756 par Delaistre-Godet. Portons également notre attention sur la collection des Actes des Apôtres, périodique des années 1789-1791.

Quelques publications scientifiques méritent d’être signalées, comme l’Histoire générale et particulière de l’astronome de Pierre Estève et Le spectacle de la nature du Rémois Noël-Antoine Pluche. Un best-seller du XVIIIe siècle ! N’oublions pas, édité en 1768, le Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle du « maître en pharmacie » Jacques-Christophe Valmont de Bomare, mort en 1807. L’historien des sciences s’intéressera aux Lettres à un Amériquain sur l’histoire naturelle publiées en 1751 contre Buffon. Derrière l’auteur, Lelarge de Lignac, se cache Réaumur.

Le droit, enfin, et pas seulement le droit canonique, se manifeste à travers quelques codes, comme ce Code de police, par un certain M. D, ancien conseiller du roi, lieutenant général de police de la ville de…en Champagne, et à travers des publications comme le Traité des intérêts des créances, suivant les lois & usages observés tant en pays coutumier qu’en pays de droit écrit ou comme les Nouveaux règlements pour l’administration de la justice avec les tarifs des droits dûs aux officiers de justice pour leurs frais & salaires qui datent de 1737.
Ce rapide survol du fonds ancien de la bibliothèque diocésaine Jean Gerson laisse de côté bien des ouvrages. Citons encore la Bibliothèque Janseniste de Dominique de Colonia, livre dans lequel notre jésuite se proposait de « précautionner » les chrétiens « contre ce torrent d’ouvrages pernicieux » dont la France à ses yeux était alors « inondée », les curieux Voyages liturgiques de France de Jean-Baptiste Le Brun-Desmarettes, Les ornemens de la mémoire ou Les traits brillans des poètes françois les plus célèbres de Pons Augustin Alletz, auquel on doit également un dictionnaire portatif du cultivateur, L’oracle des nouveaux philosophes, pour servir de suite et d’éclaircissements aux œuvres de M. de Voltaire de l’historien Claude Marie Guyon ou encore le Dictionnaire géographique, historique et mythologique portatif de 1776 du distingué hélléniste du XVIIIe siècle Nicolas Furgault. Catalogues papier
Dominique Hoizey

L’Alcoran de Mahomet traduit d’Arabe en François par le Sieur du Ryer Sieur de la Garde Malezair La Haye, Adran Moetjens, 1683
 

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