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Nouvelle acquisition de la bibliothèque octobre 2025

Nouveautés octobrel 2025

Évagre le pontique : Lettres

Ce volume présente l’édition critique et la traduction française de 64 lettres d’Évagre qui ne sont pour la plupart conservées intégralement qu’en syriaque. La Lettre sur la foi, composée à Constantinople vers 381, alors que l’auteur se trouvait auprès de Grégoire de Nazianze, est comme son propre « Discours théologique » sur la Trinité, dirigé contre l’arianisme et le courant pneumatomaque. Le corpus des 62 lettres est formé de pièces d’inégale longueur, allant du simple billet à la longue « conférence spirituelle ». Toutes datent de la période monastique égyptienne (entre 383 et 399) et ont des accents plus personnels. Elles nous font entendre la voix de quelqu’un qui essaie de concilier les exigences de l’anachorèse et celles de l’amitié et qui sous couvert d’humilité délivre un enseignement spirituel de très haute valeur. Bien que dépourvues d’adresses, sauf la première, ces lettres peuvent être dans quelques cas favorables replacées dans leur contexte d’écriture. Parmi les destinataires probables figurent Mélanie l’Ancienne et Rufin, rencontrés à Jérusalem, à qui le « philosophe du désert » doit son engagement monastique, mais aussi Jean de Jérusalem et Grégoire de Nazianze. La Grande Lettre enfin offre un tableau grandiose des relations entre Dieu et sa création. Elle nous montre comment, après la chute et les divisions qu’elle a engendrées, les « natures raisonnables » retrouvent leur unité originelle et, tels les fleuves à la mer, se mêlent à l’océan divin.
Paul Géhin, Directeur de recherche émérite au CNRS, ancien responsable de la Section grecque de l’IRHT (1997-2011), a déjà publié dans la collection sept volumes évagriens, seul (SC 340, 397, 514 et 589) ou en collaboration (SC 438, 614 et 615). Il poursuit maintenant l’édition des Képhalaia gnostica et des Skemmata.

Éditions du Cerf - Sources Chrétiennes 637 pages

Pedro Valinho Gomes : Sola Traditio

Comment peut-on dire Dieu ? Comment peut-il être exprimé, ou s’exprimer lui-même, à travers des mots humains ? Nul témoignage ne peut réellement rendre compte de la Révélation, nul témoin ne peut véritablement reproduire la Parole. Mais si celle-ci lui échappe, il doit pourtant la livrer aux autres, ne serait ce qu’en balbutiant.
C’est cette dynamique, transmettrice mais jamais réductrice, que nous convie ici à étudier en profondeur Pedro Valinho Gomes. Ce livre propose une analyse systématique du témoignage, catégorie sans laquelle nulle théologie n’est possible. Catégorie qui ne se contente pas d’être centrale, mais qui est aussi riche de possibilités. Grâce à elle se trouve enfin transcendée l’opposition classique entre Écriture et Tradition. Grâce à elle se trouve dévoilé le jeu interprétatif qui colore nécessairement toute transmission.
Grâce à elle, la théologie perçoit ce qu’elle est en droit de critiquer. S’appuyant sur de nombreuses références contemporaines, et notamment sur un dialogue d’égal à égal avec Karl Barth, voici une étude enrichissante, finement menée. Et qui enjoint aux penseurs de se faire non seulement auditeurs, mais passeurs de ce qu’ils ont reçu.
Docteur en théologie et en philosophie, maître de conférences à l’Université catholique de Lille, Pedro Valinho Gomes s’intéresse particulièrement aux thématiques du témoignage, de l’interprétation et de l’espérance. Il est l’auteur de deux ouvrages remarqués dans le monde lusophone : A esperança do perdão et O espanto de Deus.

Éditions du Cerf - Cogitatio Fidei 355 pages

Cyrille d’Alexandrie : Lettres festales ( XXVI - XXX)

Ce tome V des Lettres festales de Cyrille d’Alexandrie contient les cinq dernières lettres conservées de lui, pour les années 438 à 442. De longueurs diverses, elles continuent à honorer les codes de ce genre littéraire : appel à la conversion et au combat spirituel pour se rendre pur, lecture symbolique d’un texte biblique, catéchèse sur l’histoire du salut et la centralité du Christ (passant par la critique des juifs qui ne l’ont pas accueilli), annonce de la date de Pâques et du début du carême.
À l’intérieur de ce schéma rituel Cyrille introduit de petites variations qui donnent un caractère propre à cette série finale : le temps pascal comme temps de « relâche » après l’effort, anticipant le repos du ciel ; l’insistance sur la communion des saints dans laquelle entre le juste ; la foi qui justifie, ou encore la beauté d’une vie droite. Les images sont abondamment convoquées dans cette prédication, tirées de l’Écriture ou de la vie ordinaire : les métiers, la guerre, la vraie richesse, les fêtes juives, la Tente et le Saint des saints… Sans oublier d’être théologien dans ces lettres qui célèbrent le mystère pascal et le salut, Cyrille se montre pasteur, parlant pour tous, dans un langage simple et concret, pour inviter chacun à changer de vie.
William H. Burns (1928-2003), pasteur et missionnaire méthodiste, enseignant à Alton en Angleterre, a soutenu sur ce texte une thèse à l’Université de Southampton en 1988. Il est l’auteur du texte critique de toutes les Lettres festales dont plusieurs sont publiées : t. I (SC 372, 1991), t. II (SC 392, 1993) et t. III (SC 434, 1998).
Jean-Noël Guinot, directeur de recherche honoraire au CNRS, a été directeur des « Sources Chrétiennes » jusqu’en 2006. Il est notamment l’auteur de L’exégèse de Théodoret de Cyr (Beauchesne, 1995) et de Théodoret de Cyr exégète et théologien.

Éditions du Cerf - Sources chrétiennes : 266 pages